En Voyage En Équateur

Le 4 juillet

Dans 20 jours, je prendrai l'avion pour la France... Vuelta a Francia...


Je ne me souviens plus de ce que ça fait de rentrer dans son chez soi, à soi.

Des trucs aussi simples que de passer des heures sous une douche bien chaude dans sa propre salle de bain.Tu sais ce plaisir que tu ressens quand tu sors de ta douche et que tu enfiles ton peignoir tout doux, tes chaussons bien douillets. Puis tu vas te lover au chaud sous ton plaid, sur ton canapé bien confortable, pour regarder un bon film sur ta grande télé.


Peut-être que ça te semble normal, à toi. Moi j'ai oublié ce que ça fait.

Avant j'avais tout ça. La maison, les pantoufles, la télé. La voiture et le crédit qui va avec. Le CDI, les heures supp'. Le livret A,...

Tous l'attirail de la nana normale, prête à vivre une vie normale et confortable. Et pourtant...


Depuis quelques mois, j'ai plus de chez moi. Plus de pantoufles, plus de télé, quitté mon CDI. Je change de lit 10 fois par mois. Parfois même dans un bus ou un aéroport. Parfois en m'arrêtant plus longtemps pour profiter davantage. Parfois en sentant réellement chez moi.

Tout ce que je possède tient dans les 60L de mon sac à dos. Mais je respire tellement mieux.


Et c'est dingue comme sensation. 

Après avoir couru pendant des années pour ajouter des choses dans ma vie, c'est finalement en me séparant de tout que je me sens le mieux.

C'est sûr c'est moins confortable que le peignoir et les pantoufles. J'ai ressentit souvent le besoin d'être «chez moi». Et puis être loin des siens n'est pas toujours facile. Mais je me sens libre.


Souvent on a l'impression qu'on sera plus heureux quand on aura une plus grande maison, avec plus de confort, plus de possessions.

Plus. Encore et toujours plus.


Mais finalement, se concentrer sur l'essentiel est peut-être la clé du bonheur. 

Et être heureux tout de suite au lieu d'espérer le devenir un jour, peut-être, quand on aura assez couru. Profiter du moment présent avant qu'il ne s'échappe.


Hier, le dernier tampon a été posé sur mon passeport. J'ai fait le tour de notre terre depuis septembre dernier. Évidemment je n'ai pas été dans tous les pays. Mais j'ai traversé 11 pays parfois même 2 fois.

J'ai l'impression d'être partit il y a 15 jours. J'ai du mal à réaliser. 

Pourtant quand je repense à tout ce que j'ai vécu, à toutes les personnes que j'ai rencontré, aux vraies relations tissées, à ces moments forts partagés...que je ne suis pas prête d'oublier. 

Je me dis que le choix que j'ai fait de vivre mon rêve était la plus belle décision.

Le 5 juillet


Arrivée d'une de mes meilleures potes à l'autre bout du monde pour 20 jours d'aventures ensemble en Équateur 😀😀😀😀...en plus elle n'est pas arrivée les mains vides 😉

Le 6 juillet


Hier, après avoir encouragé les bleus, nous sommes montées à 4000 mètres d'altitude pour admirer la ville de Quito et sa chaîne de volcans. 

Puis j'ai posé un pied sur chaque hémisphère en même temps. Oui j'ai marché sur l'Équateur !!! Cela fait un drôle d'effet de se sentir au milieu de la terre.


Ce matin, nous quittons la capitale pour partir 2 jours de trek en autonomie afin d'atteindre le cratère du volcan Quilotoa.


Hasta luego los amigos !

Le 10 juillet 2018


Rentrées de nos 2 jours de trek bien fatiguées mais fières de nos 25 km avec 1200 mètres de dénivelé... Certes, on en a bavé mais les paysages que nous a offert le volcan Quilotoa avec sa lagune en son cratère, étaient absolument magnifiques.

Le 11 juillet 2018


Après avoir profité des thermes de Baños au pied du volcan Tungurahua, il fallait bien que l'on fasse un peu d'exercice. Alors nous avons enfourché nos vélos pour faire la route des cascades d'où l'on peut observé plus d'une soixante de cascades naturelles. 

Mais la météo se dégrade très vite. La route en descente très passante est glissante. La pluie nous fouette le visage. Et puis nous ne voyons rien dû à la pluie et la vitesse. Au bout de 2km, Karine, la voix de la sagesse me dit que ce n'est plus possible. J'hésite à continuer seule,  ne voulant pas déclarer forfait mais le visage dégoulinant sous la pluie battante, j'abandonne à mon tour. 

Finalement, nous sommes allées voir ces cascades en bus touristiques, moins fun, mais bien plus safe. 

Ces cascades étaient superbes en pleine nature.


De Baños, nous allons à Puyo chez une équatorienne puis nous irons 4 jours au cœur de la forêt amazonienne. 

Nous serons sûrement coupées du monde quelques jours. 

Alors... Hasta luego los amigos !

Le 16 juillet 2018


3 jours d'aventures dans l'Amazonie...


L'histoire commence à Puyo où nous rencontrons Patricio, ami de Cristina, notre amie équatorienne. Ce dernier négocie avec l'agence Marco Pollo : pour 120€ = 3 jours et 2 nuits tout inclus (soit presque moitié du prix) dans la partie nord de l'Amazonie à la frontière colombienne où nous sommes sûres de voir la faune. 


A 9h, le lendemain, notre agence nous met dans un bus avec d'autres touristes avec un guide. Puis c'est à 5 à bord d'une pirogue que notre guide nous fait pénétré dans la forêt amazonienne. Durant 3h, nous admirons les animaux dans leur habitat naturel : 5 espèces de singes, des lézards, des papillons, des serpents, des toucans... Nous restons bouche bée, émerveillées. 

Puis le lodge qui nous accueille est splendide. Chambre individuelle avec terrasse et hamac donnant sur la rivière...

Mais coup de théâtre ! Nous ne sommes pas au bon endroit. Nous sommes «PERDUES» dans la forêt amazonienne ! Notre agence ne sait pas où nous sommes.  Après quelques coups de fil, ils veulent que l'on paie les frais. Mais hors de question ! A aucun moment notre vrai guide n'est venu nous chercher. Ils décident alors de venir nous chercher à 20h. Mais le lodge prend à sa charge notre nuit et nos 4 repas, nous évitant 2h de pirogue en pleine nuit parmi les caïmans et serpents...Ouf !

Problème résolu, ils viennent nous chercher demain. En attendant nous profitons... Une randonnée nocturne est organisée pour observer à la frontale divers insectes : araignées, scorpions, criquets,... Ils sont nombreux à être au rdv. Nous évitons d'imaginer leur cousine à côté de notre tête. Avant de rentrer, tout le monde éteint sa lampe pour écouter le silence dans le noir. Nous assistons à un concert absolument magique. 


Le lendemain, un guide (mais celui d'une autre agence, toujours pas le nôtre) vient nous chercher sous une pluie diluvienne. Nous partons dans une tribu Siona pour faire du pain de yuka. Cela semble être un «attrappe-touriste», je vous l'accorde. Et c'était bien le cas, cependant cela se passe dans un vrai village, nous avons vraiment fait du pain de yuka et passé un bon moment.

Sur le retour, nous pouvons observé de nombreux oiseaux sortit se sécher au soleil. Et au milieu d'une lagune, la chance est avec nous...nous assistons à un ballet de dauphins. Magique ! 

Puis nous découvrons notre lodge...ok c'est pas du tout le même accueil ni le même confort. Nous rencontrons enfin notre guide. Pas d'excuse, on a même cru que ça allait être de notre faute...confusion comme nous finissons par conclure. Bref, pas grave ça ne nous empêchera pas de vivre notre aventure. 

Après manger, petite ballade nocturne  de 20 minutes en pirogue pour observer les caïmans et les serpents. 


Dernier jour, sur le pont à 6h pour aller observer les animaux matinaux. Et c'est là qu'à quelques mètres de nous se trouve un anaconda, le serpent le plus grand du monde. Un mélange de peur et d'excitation.

Enfin à 10h (heure locale) nous sommes toutes les 2 à boire des bières avec les gardes forestiers de la forêt amazonienne devant la finale de la coupe du monde. Pur moment !


Ces 3 jours ont été exceptionnels. L'erreur de notre agence n'a en rien entaché notre séjour. Nous en avons  même bien profité et pris plein les yeux.

Jamais je n'aurai imaginé voir autant d'animaux en totale liberté. Souvenirs inoubliables...

Je vous laisse quelques photos (pour arachnophobe, attention aux yeux 😉)


Désormais nous arrivons à Guayaquil pour rencontrer l'association dans laquelle Karine est bénévole.

Le 18 juillet 2018


Deux jours à Guyaquil...Deux jours remplis d'émotions au cœur de la population.

Étant bénévole dans une association œuvrant en Équateur, Karine avait quelques contacts. Nous avons donc été reçu chez des équatoriens par des gens absolument adorables. 

Guyaquil, étant la 2ème plus grande ville mais surtout la plus dangereuse de l'Équateur, nous étions surprotégées par nos hôtes.


Nous avons passé la matinée dans une école pour interviewer une dizaine d'enfants de 10 à 17 ans dans le cadre de mon projet et pour transmettre des messages français de l'association Tapori vers leurs camarades équatoriens et pour recevoir leurs réponses.

Nous nous sommes présentées dans chaque classe, avons écouté les chants traditionnels et dansé avec eux. Moments de partages simples, innocents et magiques...


Enfin hier soir, nous avons été invité par l'association à passer la soirée dans un camps de réfugiés vénézuéliens dont elle s'occupe. Nous sommes arrivées avec une chanson française pour parler un peu de notre culture, très vite autour de la table, de nombreux échanges sur nos différences et ressemblances. Puis ces hommes et ces femmes nous livrent leur peine et leur colère à cœur ouvert. Une émotion intense, particulière, palpable, lourde de sens...se dégageait de cet l'instant. 

Continuons de fermer les frontières, de dire «chacun chez soi», de renvoyer les gens dans leur pays....Mais avant toutes choses, essayons de nous mettre deux minutes seulement à leur place, ouvrons les yeux, la seule chose qui me diffère d'eux est mon berceau français, imaginons leur conditions de vie avec cette incertitude que demain existera...